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Kant, la conscience et le "Je" : Ce qui fait de nous des personnes Pourquoi "je" est un mot révolutionnaire Dire "je", cela paraît anodin. Et pourtant, selon Kant, ce petit mot change tout. Il ne marque pas seulement la parole, mais l’émergence de la pensée de soi , de la conscience unifiée qui fait de l’homme une personne . Dans son ouvrage Anthropologie du point de vue pragmatique , Kant explore cette idée centrale : la conscience de soi, la capacité à dire "je", distingue l’homme des autres êtres vivants . La conscience comme unité de nos représentations Kant distingue deux types de conscience : la simple sensation de soi , présente chez l’enfant ou certains animaux, et la véritable conscience de soi , qui permet de penser ses propres pensées. « L’homme est un animal qui peut dire je », écrit-il. Cette capacité à dire "je" n’est pas qu’un outil linguistique. Elle traduit une unité de la conscience , c’est-à-dire le fait que nos dif...

Schopenhauer : un pessimiste lumineux ? Portrait d’un philosophe anticonformiste Né en 1788 , l’année même où Kant publie La Critique de la raison pratique , Arthur Schopenhauer apparaît d’emblée comme un héritier de la pensée critique. Mais ce serait une erreur de croire qu’il s’y limite : sa philosophie, nourrie par Kant, mais aussi par Spinoza et le bouddhisme , va profondément remettre en question les illusions métaphysiques de l’Occident . Il est en quelque sorte l’un des premiers à pratiquer une généalogie des idées , bien avant Nietzsche, Marx ou Freud — ces « philosophes du soupçon » qu’il a inspirés. Un intellectuel polyglotte, libre dès la mort de son père Issu d’une famille aisée allemande, Schopenhauer est un homme cultivé, polyglotte , qui parlait couramment plusieurs langues européennes. Pour faire plaisir à son père, il commence une carrière dans le commerce . Mais à la mort de ce dernier, il se tourne enfin vers sa passion véritable : la philosophie . Et il va s’y co...

Beauvoir en situations Simone de Beauvoir et l’existentialisme : une pensée en évolution Simone de Beauvoir est souvent associée à Jean-Paul Sartre et à l’existentialisme. Pourtant, son rapport à cette philosophie est plus complexe qu’il n’y paraît. À travers un épisode passionnant du podcast Avec philosophie de France Culture , on redécouvre la richesse et l’évolution de la pensée existentialiste de Beauvoir , notamment à travers l’écriture du Deuxième Sexe . 🎧 Écouter le podcast : Un existentialisme d'abord très proche de Sartre Simone de Beauvoir a d'abord partagé les fondements de l'existentialisme sartrien : la primauté de l'existence sur l'essence, la liberté radicale de l'homme, la responsabilité de ses actes... Dans ses premières œuvres comme Pyrrhus et Cinéas ou Pour une morale de l’ambiguïté , elle explore ces thèmes en écho direct avec L’Être et le Néan...

Thomas d’Aquin : foi, raison et liberté au cœur de la pensée médiévale Parmi les grandes figures philosophiques du Moyen Âge, Thomas d’Aquin (1228 - 1274) occupe une place exceptionnelle. Moine dominicain, théologien de génie, il est reconnu comme Docteur de l’Église et son influence sur la pensée occidentale, tant religieuse que philosophique, demeure considérable. À travers son œuvre majeure, la Somme théologique , Thomas d’Aquin a cherché à bâtir une synthèse entre la raison grecque d’Aristote et la foi chrétienne transmise par les Pères de l’Église. C’est cette synthèse, qu’on appelle le thomisme , qui constitue l’un des piliers de la philosophie chrétienne. Foi et raison : une alliance harmonieuse Le point fort de la pensée de Thomas d’Aquin réside dans cette idée audacieuse pour l’époque : la foi et la raison ne s’opposent pas, elles se complètent . La foi, selon lui, est une adhésion ferme et totale à la parole de Dieu. Elle ne consiste ni en un élan sentimental aveugle, ni en...